L'AÏMARA:
 

Ce poisson, dont l’apparence primitive est le maître incontesté des  fleuves et criques guyanais.Il affectionne surtout les zones où il y a du bois mort immergé, les eaux peu oxygènées et il est très vorace allant jusqu’à pratiquer régulièrement le cannibalisme.
Sa présence en Guyane commence sérieusement à être menacée par la pêche et surtout l’orpaillage.Ainsi il devient difficile de trouver des spécimens dépassant les 15kg alors que l’espèce peut atteindre les 25kg.
Lors de mon séjours entre le 29 novembre et le 13 décembre 2003, j’ai cherché activement dans les criques dans le nord-est du département la présence de cette espèce, mais sans grand succès, et je peut dire qu’il devient très difficile d’affirmer qu’il reste des populations viables à terme dans les fleuves suivants et leurs criques Orapu, Kounana, Kourouaï.
Plus tard lors de mon séjours entre le 21 mai et 6 juin 2005, j’ai enfin réussit à accéder à des criques qui alimentent le lac de barrage de Petit-Saut où il est possible d’observer et de capturer des aïmaras de taille moyenne (entre 3 et 10kg), malheureusement même là, il est consternant de constater que la pêche abusive y menace à terme la présence de ce poisson et que pire encore l’orpaillage illégale y fait des ravages.
Je vous invite à consulter la galerie de cette sortie pêche.
La pêche à la mouche semble très bien convenir à l’aïmara (poppers surtout et très gros streamers type pêche en mer ou brochet).La pêche au lancer avec des poissons nageurs donne de bons résultats aussi.Cependant la pêche à la mouche convient mieux de part sa nature même car l’aïmara affectionne tout spécialement les zones où il y a du bois mort immergé, ce qui est un handicap incontestable avec des leurres types cuillères ou poissons nageurs.De plus l’aïmara ne se gène pas pour se servir d’ obstacle naturel pour tenter de se libérer ( j’en ai fait l’expérience !).
Je ne disposait que de poppers dont le corps faisait 5 cm( plus ou moins 9cm avec les plûmes qui font office de queue), mais il étaient éfficasse et j’ai remarqué que les couleurs vives étaient plus appréciées, cependant j’aurai aimé disposer de poppers plus gros.
Ma canne à mouche était une Scott 4 brins de 9.6 pied pour soie DT9 flottante, le moulinet de marque Daïwa type pêche en mer contenait 150 mètres de backing de 30LBS (ce dernier c’est révélé inutile car la crique ne dépassait pas les 10 mètres de large et on pouvait arriver à longer la rive pour maîtriser la défense du poisson).

Pour la pêche au Rapala, je disposais d’une canne type mort-magnié de chez Garbolino en 4 brins également d’une puissance 10 à 30 grammes (j’en étais très satisfait dans ces conditions), et le moulinet était un Shimano contenant 200 mètres un mono-filament de 40/100è de qualité.Je pense qu’un nylon de 50/100ème peut se révéler utile pour maîtriser rapidement les grosses pièces, le principal danger étant que ces poissons gagnent une branche immergée et n’en bougent plus.L’aïmara a une certaine tendance à remonter rapidement en surface pour sauter et tenter de se débarrasser de l’hameçon.Sa défense est vigoureuse mais relativement brève, mais il y de quoi s’amuser et sortir un aïmara de 5kg sur un fil de 40/100ème prend de 5 à 6 minutes et on peut les pêcher à vue parfois ce qui la chose encore plus exitante.
Dans l’ensemble j’ai constaté que les hameçons rentraient relativement bien dans la gueule du poisson même si un ferrage vigoureux est indispensable.
Les poissons nageurs étaient munis d’une crinelle d’acier d’une résistance 25kg et longue d’un mètre toujours en raison de la présence de branches immergées et des dents très coupantes de l’aïmara.Pour la pêche à la mouche, j’ai utiliser du kevlar ( de marque Tortue) d’une résistance de 10kg, et il a plutôt bien fonctionner même si il faut prendre la précaution de le changer à chaque prise ou qu'il montre un signe de faiblesse quelconque.
Ce fut une excellente expérience, et je me rappellerai toujours le moment où je tenais au bout de ma ligne mon premier aïmara et que j’ai constaté que 4 ou 5 autres aïmaras observaient de très très près l’événement !